L’introduction en bourse avortée d’Ampère — la division véhicules électriques du constructeur — n’a pas chiffonné le marché.
Au contraire : l’action Renault bondit et s’apprécie de plus d’un tiers depuis le début de l’année. Bon point pour Luca de Meo, qui valorisait Ampère entre huit et dix milliards d’euros il y a quelques mois, soit un sixième de la valeur d’entreprise actuelle de Renault.
L’homme des situations désespérées — souvent crédité pour avoir sauvé Fiat puis Seat — est arrivé chez Renault alors que le groupe touchait le fond. Pandémie, affaire Carlos Ghosn, partenariat avec Nissan et Mitsubishi en sursis... les dossiers brûlants s’empilaient les uns sur les autres.
Les actionnaires lui seront gré d’avoir rétabli la situation. L’alliance industrielle avec les deux constructeurs japonais a été rééquilibrée sur des bases plus saines, tandis que Renault revenait sur des niveaux de profitabilité acceptables et que les cash-flows retrouvaient des couleurs.
La récente evolution du prix de l’action reflète bien ces développements. Cela étant dit, le constructeur est encore loin d’être sorti d’affaire. Sa rentabilité reste décevante et sa capacité à tirer son épingle du jeu dans l’électrique incertaine.
Les plus optimistes souligneront quand même qu’il dispose de solides atouts grâce, entre autres, à son expertise historique en la matière — héritage positif de l'époque Ghosn — ainsi que ses partenariats industriels — dont un à l’étude avec Volkswagen, précédent employeur de Luca de Meo — et sa marque low-cost Dacia.
Étrangement, Renault demeure sur le papier mieux valorisé en bourse que son rival Stellantis. Le second affiche pourtant des marges et une rentabilité supérieures, en plus de défendre un véritable bilan-forteresse, sans dette et avec une montagne de cash en excès.
Renault figure parmi les 1ers constructeurs automobiles mondiaux. Le CA par activité se répartit comme suit :
- vente de véhicules (91,9%) : 2,2 millions de véhicules particuliers et utilitaires vendus en 2023, répartis par marque entre Renault (1 548 748), Dacia (658 321), Renault Korea Motors (21 980), Alpine (4 328) et autres (1 968) ;
- prestations de services (8,1%) : prestations de financement des ventes (achat, location, crédit-bail, etc.), de services associés (entretien, extension de garantie, assistance, etc.) et de services de mobilité.
A fin 2023, le groupe dispose de 38 sites industriels dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (29,2%), Europe (49,3%), Amériques (8,7%), Eurasie (6,1%), Asie-Pacifique (3,5%), Afrique et Moyen Orient (3,2%).