Le résultat opérationnel annuel non-IFRS du groupe sur l'année fiscale clôturée le 31 mars s'est établi à 401,4 M€, en ligne avec les objectifs de la société. L'année dernière, Ubisoft avait enregistré la plus grosse perte d'exploitation de son histoire, à 500,2 M€.

"Les résultats de l'exercice 2023-24 confirment qu'Ubisoft est de nouveau sur la voie d'une croissance rentable, affichant des net bookings annuel et trimestriel records", a déclaré Yves Guillemot, cofondateur et directeur général du groupe.

Pour l'exercice 2024-2025, l'éditeur de jeux vidéo a dit viser une "légère" progression du résultat opérationnel non-IFRS ainsi qu'une croissance "solide" de ses réservations. Les net bookings devraient atteindre autour de 275 millions d'euros sur le premier trimestre, contre 872,7 millions d'euros réalisés au quatrième trimestre (+178,7%). L'an dernier, Ubisoft a aussi bénéficié de l'accord de licence non exclusive des droits de diffusion en continu ("streaming") des jeux d'Activision Blizzard, dont la célèbre franchise "Call of Duty".

Annulation de The Division Heartland et cash burn

"Le pipeline FY25 est sans surprise, car nous nous attendions à ce qu'un troisième titre AAA soit annoncé aujourd'hui. Le prochain catalyseur sera l'événement Ubisoft Forward du 10 juin, au cours duquel des images du jeu AC Shadows, un candidat possible au titre de jeu de l'année, seront dévoilées", note Sebastian Patulea, l'analyste en charge du dossier chez Jefferies. Le spécialiste note que le titre "The Division Heartland" a été annulé, entraînant une importante perte d'investissement (non chiffrée), tandis que XDefiant, Rainbow Six Mobile et The Division Resurgence sont confirmés. "La stratégie se concentre désormais sur deux secteurs verticaux clés : Aventure en monde ouvert et Jeux en tant que service", ajoute Sebastian Patulea, qui attend de juger sur pièce pour déterminer si les efforts seront payants, car le management a été un peu avare en détails.

Un bon connaisseur du dossier met en avant une consommation de trésorerie de 509 M€ sur l'exercice achevé, un niveau très élevé. Ce niveau s'explique notamment par l'accroissement des créances commerciales après une gros T4 fiscal et par les dépenses liées à l'acquisition des droits Activision Blizzard en octobre dernier. En outre, l'objectif de marge 2024/2025 est jugé un peu faible.

Plusieurs analystes ont révisé en baisse leurs objectifs de cours après la publication, à l'image du CIC Market Solutions (recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 29 à 26 EUR) et JP Morgan (recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 26 à 22 EUR).