Portées par Wall Street et les valeurs technologiques, les places financières ont nettement repris de la hauteur depuis fin mai, soutenue par les espoirs de la fin du cycle de hausse de taux aux Etats-Unis, l’inflation poursuivant sa décrue depuis le pic touché en septembre dernier.
Le Nasdaq100 s’est ainsi nettement distingué, engrangeant près de 38% depuis le 1er janvier, tandis que les autres grands indices affichent des gains resserrés de l’ordre de 13 à 16% pour le CAC40, le DAX ou encore le S&P500.

L’appétit pour le risque a donc été soutenu par une inflation qui confirme son ralentissement, à l’image de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, tombé à 4.1% en mai (contre 4.9% le mois précédent). Ce même indice progresse de 6.1% en zone euro (contre 7% le mois dernier). Ces récents changements ont poussé la Réserve Fédérale à opter pour un statu quo en juin, bien qu’elle ait aussi douché les espoirs d’un assouplissement monétaire en évoquant que deux autres hausses de taux étaient envisagées d’ici la fin de l’année, pour contrer les tensions inflationnistes qui demeurent bien loin de l’objectif des 2%.
En zone euro, la situation semble assez différente. La BCE a une nouvelle fois relevé de 25 points de base son taux directeur et semble bien disposée à poursuivre sur sa lancée, avec une hausse équivalente en juillet.

D’autres éléments semblent néanmoins de nature à nuancer l’optimisme ambiant. Le risque de récession apparaît de plus en plus élevé aux Etats-Unis, avec une activité dans les services proche de la contraction et la remontée du coût du crédit qui devrait peser sur la consommation. La zone euro est par ailleurs entrée en récession technique, après deux trimestres consécutifs de baisse de 0.1% du PIB. Pendant ce temps, la Chine voit sa croissance et son activité ralentir, malgré la récente sortie de la politique zéro-Covid.
Cette dégradation des perspectives macroéconomiques pourrait ainsi peser sur les entreprises à l’approche du coup d’envoi de la saison des résultats pour le second trimestre 2023 mi-juillet.

Bien que 78% des sociétés du S&P500 aient dépassé les attentes au T1, les résultats sont ressortis en baisse de 2.2% au premier trimestre et les anticipations sont de l’ordre de –6.4% pour le second trimestre. Il faudrait attendre le second semestre pour le retour de la croissance des bénéfices (+0.8% pour le T3 et +8.2%M pour le T4).
Ces prochaines publications et les perspectives des sociétés pourraient donc être déterminantes après la forte progression des marchés depuis le début d’année.

D’un point de vue graphique, le CAC40 reste bien orienté à moyen et long terme.  Sur un mois glissant, les performances de ses composantes sont néanmoins assez contrastées en fonction des secteurs. Renault s’adjuge 14%, avec Société Générale. STM et Cap Gemini gagnent 13.6% dans le sillage des technologiques américaines. Dassault Systèmes grimpe de 13% tandis que Worldline cède 14.5% sur la même période. Les valeurs à caractère défensif sont en revanche délaissées, à l’image de Carrefour (-8.5%), Orange (-7.5%) ou encore Danone -7.2%.
En données hebdomadaires, l’indice poursuit ses oscillations horizontales au sein du range 6925/7577 points et conserve un biais haussier au-dessus des 7210 points.
Sur un horizon de temps plus court, la zone d’indécision se resserre. Il faudra désormais suivre de près la sortie des 7200/7400 points pour se positionner dans un sens comme dans l’autre. Une sortie par le haut de cette zone devrait permettre à l’indice de renouer rapidement avec ses récents records. Dans le cas contraire, sous les 7200 points, il faudra s’attendre à une consolidation de plus forte ampleur qui pourrait rapidement ramener l’indice vers les 7000/6925 points.