Malgré les récentes mesures de soutien annoncées par la Chine pour pallier à des données d’activité fébriles, les places financières ont marqué une pause ces dernières semaines, toujours préoccupées par les craintes de ralentissement économique et une inflation résiliente qui plaide pour un maintien des taux élevés plus longtemps que prévu.

En chine, les indices PMI manufacturier et services sont une nouvelle fois ressortis sous les attentes, témoignant de la faiblesse de la seconde économie mondiale. Mais la production industrielle et les ventes au détail se redressent légèrement, en hausse respectivement de 4.5% et 4.6%.
En zone euro, l’activité reste en berne, le PIB progresse de seulement 0.1% (0.3% précédemment), la production industrielle recule de 1.1% et l’indice des prix à la consommation demeure en hausse de 5.3% hors alimentation et énergie.
Cela a ainsi conduit la BCE à procéder à son dixième tour de vis en septembre, portant le taux de refinancement à 4.5%. Elle a toutefois laissé entendre qu’il pourrait s’agir du dernier même si les taux devraient rester élevés pendant une période plus longue. Les prévisions de croissance ont de nouveau été abaissées jusqu’en 2025 tandis que les perspectives d’inflation ont été relevées pour 2023 (+5.6%) et pour 2024 (+3.2%) avant de se rapprocher de l’objectif à moyen terme pour 2025 (+2.1%).

Aux Etats-Unis, l’économie apparaît plutôt résiliente. Le PIB progresse de 2.1% mais l’inflation repart légèrement à la hausse, dans le sillage de l’envolée des cours pétroliers (+25% en 4 mois). L’indice CPI remonte ainsi à +3.7% sur un an (contre +3.2% le mois dernier) tandis que l’indice PPI progresse de 0.7% en août.
Malgré un nouveau statu quo lors de sa dernière réunion (taux des "fed funds" à 5.25%-5.50%), la Fed s’est montrée très ferme dans sa lutte contre l’inflation et a ainsi douché les espoirs d’une baisse prochaine du loyer de l’argent. Une nouvelle hausse de taux est d’ailleurs prévue d’ici la fin de l’année et les taux resteront à des niveaux élevés plus longtemps que prévu d’autant que l’économie américaine encaisse le choc, avec des prévisions relevées (+2.1% pour 2023 et +1.5% pour 2024).

Les marchés manquent donc de visibilité et pourraient pâtir d’une désaffection provisoire pour les valeurs de croissance, qui avaient soutenu la tendance depuis le début de l’année.

 D’un point de vue graphique, la configuration de l’indice parisien n’a que peu évolué, ce dernier oscillant depuis le mois de mai dans la zone des 7080/7500 points.
Peu de ses composantes se démarquent. Sur un mois glissant, les financières et l’automobile sont globalement bien orientés tandis que le luxe et la distribution font figure de mauvais élèves. Stellantis gagne ainsi 13.8%, Orange 9.6%, Total 9.3%, Bouygues 8.7% et Axa 8% alors que Pernod Ricard décroche de 12.4%. Worldline cède 7.4%, Kering 7.1%, Carrefour 6.6%, Société Générale 5.8% et LVMH 5.2%.
La volatilité semble avoir baissé d’un cran depuis l’été et le CAC40 oscille ainsi au sein du range 7164/7385 points, alternant successivement les deux bornes. Il faudra surveiller la sortie de cette zone pour agir. Une sortie par le haut pourrait permettre de rapidement renouer avec les records historiques. Dans le cas contraire, sous les 7080 points, on pourrait assister à une probable accélération baissière en direction des 6885 points, niveau qui serait toutefois l’occasion de revenir à l’achat avec un meilleur timing.

Outre les données sur l’inflation et la croissance, les opérateurs devraient de nouveau focaliser leur attention sur les résultats pour le troisième trimestre qui débuteront mi-octobre. 79% des sociétés du S&P500 avaient dépassé les attentes au T2, avec des bénéfices en baisse de seulement 4.1%. Les analystes ont désormais revu à la hausse leurs estimations et le retour à la croissance des bna pourraient être le nouveau catalyseur des indices.