Euronext et Deutsche Börse ont discuté il y a quelques mois d'une plateforme commune d'introductions en bourse en Europe, pour éviter l'hémorragie au profit de New York. L'information, obtenue par le Financial Times, a été confirmée par les deux opérateurs, quoiqu'en des termes différents. Le dialogue remonte à 18 mois mais n'a pas abouti.
Le patron d'Euronext, Stéphane Boujnah, a confirmé au FT avoir été approché par Theodor Weimer, son homologue de Deutsche Börse, pour la création d'une "nouvelle bourse technologique quelque part en Europe". L'objectif assumé était de lancer quelque chose qui aurait ressemblé au Nasdaq pour les sociétés technologiques européennes. Boujnah a repoussé le projet au motif qu'une nouvelle place fragmenterait un marché déjà complexe. Deutsche Börse, de son côté, a confirmé l'existence de discussions, mais a démenti qu'elles concernaient une nouvelle bourse.
La concurrence entre les places d'Europe continentale est féroce, mais elles peinent à attirer les belles opérations d'IPO. Birkenstock est le dernier exemple en date. La place de Francfort a aussi été traumatisée par le départ du champion national Linde à Wall Street il y a quelques mois.
Une consolidation inachevée
Le fantasme d'un rapprochement entre Euronext et Deutsche Börse a longtemps alimenté la spéculation, mais il n'était plus tellement à l'ordre du jour. L'approche schizophrène de l'antitrust européen au sujet des places boursières il y a quelques années avait abouti à des situations ubuesques, permettant aux acteurs américains de prendre pied sur le vieux continent pendant que les tentatives de structuration du marché entre acteurs européens étaient bloquées. Le NYSE avait ainsi pu mettre la main sur Euronext pendant que les velléités de mariage entre le London Stock Exchange et Deutsche Börse étaient bloquées.
Le FT rappelle que l'Europe compte plus de 30 bourses, de multiples chambres de compensation et des règlements nationaux différents, là où les Etats-Unis ont une seule chambre de compensation et des procédures harmonisées. Cité par le quotidien des affaires britanniques, William Wright, fondateur du groupe de réflexion New Financial, estime que l'Europe souffre d'une "structure kafkaïenne".
Un début de consolidation a déjà eu lieu, puisqu'Euronext est à la tête des bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Milan, Dublin et Oslo, pendant que Deutsche Börse opère Francfort, Vienne, Malte et Budapest. SIX, le propriétaire de la bourse de Zurich, a racheté la bourse de Madrid en 2020. Le Nasdaq avait déjà fait main basse, pour sa part, sur les bourses scandinaves de Copenhague (Danemark), Stockholm (Suède), Helsinki (Finlande) et Reykjavik (Islande) et sur les places baltes de Vilnius (Lituanie), Riga (Lettonie) et Tallinn (Estonie).
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