Imposée par l'Inde - premier exportateur mondial de ce légume - en décembre, l'interdiction devait expirer le 31 mars. Les négociants s'attendaient à ce qu'elle soit levée, car les prix locaux ont diminué de plus de moitié depuis la mise en œuvre des restrictions à l'exportation et la récolte de cette saison permet d'obtenir de nouvelles quantités.
Toutefois, le gouvernement a publié un arrêté vendredi en fin de journée, stipulant que l'interdiction resterait en vigueur jusqu'à nouvel ordre.
"Cette prolongation est surprenante et totalement inutile, compte tenu de la chute des prix et de l'augmentation de l'offre de la nouvelle saison", a déclaré un cadre d'une société d'exportation basée à Mumbai, qui n'a pas souhaité être identifié.
Les prix des oignons sur certains marchés de gros du Maharashtra, le plus grand État producteur d'oignons, sont tombés à 1 200 roupies (14 dollars) les 100 kg, contre 4 500 roupies en décembre, a déclaré le cadre.
Le Premier ministre Narendra Modi cherche à obtenir un troisième mandat consécutif, un record, lors des prochaines élections qui se tiendront pendant près de sept semaines à partir du 19 avril.
Des pays tels que le Bangladesh, la Malaisie, le Népal et les Émirats arabes unis dépendent des importations en provenance de l'Inde pour combler les lacunes de l'offre nationale d'oignons et nombre de ces pays ont dû faire face à des prix élevés depuis l'interdiction.
"La décision de l'Inde permet aux exportateurs rivaux de proposer des prix beaucoup plus élevés, car les acheteurs n'ont pas le choix", a déclaré un autre cadre d'une société d'exportation basée à Mumbai.
Les négociants estiment que l'Inde, dont les délais d'expédition sont plus courts que ceux de ses rivaux tels que la Chine ou l'Égypte pour de nombreux marchés, représente plus de la moitié de toutes les importations d'oignons par les pays asiatiques.
L'Inde a exporté un volume record de 2,5 millions de tonnes d'oignons au cours de l'exercice financier qui s'est achevé le 31 mars 2023. (Reportage de Rajendra Jadhav ; Rédaction d'Edwina Gibbs)
