13 mai (Reuters) - De nouvelles manifestations ont eu lieu lundi en Géorgie contre le projet de loi sur les "agents étrangers", les opposants tentant d'empêcher les députés d'entrer dans le Parlement pour examiner le texte.

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées lors des manifestations à Tbilissi, dont deux Américains et un Russe, a annoncé le ministère géorgien de l'Intérieur.

L'opposition géorgienne avait appelé dimanche à des manifestations toute la nuit devant le Parlement afin d'empêcher les députés d'y entrer lundi.

Les élus ont pu pénétrer dans le bâtiment où la commission judiciaire, boycottée par les partis d'opposition, a officiellement approuvé le projet de loi après une minute d'examen. L'assemblée plénière devrait à son tour examiner et approuver le projet de loi dès mardi en troisième et dernière lecture.

L'ambassade des Etats-Unis et les représentants diplomatiques russes en Géorgie n'ont pas répondu dans l'immédiat aux demandes de commentaires sur la détention de leurs ressortissants. La Russie ne dispose pas actuellement d'ambassade en Géorgie, en raison du différend entre les deux pays sur l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, deux régions séparatistes soutenues par Moscou.

Dans un message sur Facebook, le ministère géorgien de l'Intérieur a précisé que l'un des ressortissants américains était né en 1995, sans fournir plus de détails.

Le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidze, a affirmé dimanche sa détermination à faire aboutir le projet de loi malgré une forte contestation populaire à l'origine des plus grandes manifestations dans le pays, ancienne république soviétique, depuis la fin de l'URSS en 1991.

Le projet de loi exige des organisations recevant plus de 20% de leurs financements de l'étranger qu'elles s'enregistrent comme "agents d'influence étrangère", à l'image d'une loi similaire en Russie.

Selon l'agence de presse russe Tass, citant des témoins, la police a repoussé les manifestants des entrées de service du Parlement tôt lundi, ce qui a donné lieu à quelques échauffourées.

Le parti au pouvoir affirme que ce projet de loi est nécessaire pour améliorer la transparence du financement des ONG et protéger le pays des ingérences extérieures.

L'Union européenne, qui a accordé à la Géorgie le statut de pays candidat à l'adhésion en décembre, a déclaré à plusieurs reprises que le projet de loi pourrait compromettre une potentielle entrée dans l'UE. (Bureau de Moscou et Lidia Kelly à Melbourne ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)